Quirieu, l’ancienne place forte du Dauphiné, aujourd’hui cité endormie dominant le Rhône, est une véritable invitation au voyage poétique, à seulement 1h de Lyon, aux Balcons du Dauphiné.
Déambulez dans ses allées pavées et laissez-vous imprégner de l’ambiance si particulière qui y règne, entre ruines et nature.
Levez les yeux : jusqu’en juin 2025, vous pourrez admirer les toiles d’Auguste Ravier
, grâce à la collaboration entre l’association Imagine Quirieu et la Maison Ravier de Morestel…

Quirieu, ancienne cité médiévale du Dauphiné, aujourd’hui lieu de contemplation

Quirieu, la cité endormie des Balcons du Dauphiné © Didier Jungers

Quirieu est la première étape d’une balade de 4 à 5 km, sur les bords du Rhône.
Notre circuit commence montée de Quirieu.
(Attention, cette petite randonnée n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite, ni aux poussettes).

Après quelques centaines de mètres de chemin rocailleux et pentu, vous commencerez à apercevoir quelques ruines puis un panneau explicatif sur l’importance de cette ancienne place forte des Balcons du Dauphiné, qui connut son apogée entre le XIIIᵉ et le XVIIᵉ siècles, période marquée par les conflits entre le Dauphiné et la Savoie.

Sur cette butte, à l’intérieur des remparts on trouvait une maison forte et un village avec une chapelle, des échoppes, des ateliers d’artisans, des halles, un office de notaire, un hôpital et une cour de justice.
Le château delphinal et son bourg, furent complétés par un bastion en 1547.
Il faut savoir que la vie dans ce village s’est maintenue jusqu’au début du XXe siècle !

La Maison forte de Quirieu

On imagine aisément pourquoi Quirieu était si stratégique.
Le Rhône était alors à la fois une frontière et à la fois une zone d’échanges (y compris pour la contrebande).
Quirieu bénéficiait donc d’une situation de contrôle sur un territoire, un axe fluvial et une frontière.

Le château fort, évoqué dès 1190, comptait parmi les résidences officielles du Dauphin.
Il comprenait 3 tours, reliées entre elles par des courtines fortifiées et des échauguettes, une cour abritant un four et un moulin, ainsi que des greniers, des chambres, des écuries et une cuisine.
On y accédait par un pont-levis.
Ces 3 tours, aujourd’hui disparues, sont mentionnées dans l’Inventaire delphinal de 1339 (d’Humbert II, Seigneur du Dauphiné).
Elles ont été  matérialisées par Imagine Quirieu avec des rondins de bois et divers matériaux trouvés sur place :
– La Tour du Ratier ou Croton, d’une hauteur de 11 toises d’une circonférence de 25, soit plus de 22 mètres de haut, sur deux étages. (Le ratier étant le cachot).
– La Grande Tour, de 13 toises de haut (26 mètres) et d’une circonférence de 30 toises, sur 3 étages.
– La Tour de l’Oratoire, de 12 toises de haut (24 mètres), comprenant une chapelle voûtée.
Le donjon du château, carré, complétait l’ensemble.

Gravure de Quirieu - Association Imagine Quirieu

Quelques dates clés dans l’histoire de Quirieu :

  • En 1289, le Dauphin Humbert Ier aurait assiègé la forteresse lors du troisième conflit delphino-savoyard.
    Le 5 décembre de la même année, il cède à son fils Jean, les terres et château de Quirieu.
  • En 1291, le château est pris par les Savoyards. Amédée V de Savoie l’échange en 1293 à Humbert Ier de La Tour du Pin.
  • Le 30 mars 1349, le Dauphin Humbert II vend le Dauphiné au royaume de France (“le transport”). Le fils de Jean Le Bon et petit-fils de Philippe VI, Charles V, sera le premier à porter le titre de Dauphin royal.
    En 1393, on compte 346 feux à Quirieu. En 1429, plus que 80.
  • Vers 1635, afin de consolider l’autorité royale et éviter ces rébellions, Richelieu fit raser le château, comme beaucoup d’autres dans le royaume. Les pierres du château ont servi à la construction des maisons du village.
Ruines de la Maison forte de Quirieu

Quirieu avait perdu son importance militaire après le traité de Paris en 1355, qui avait mis fin à la guerre delphino-savoyarde entre Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie et Henri IV, roi de France.
Ce traité instaure le Rhône comme frontière entre les deux territoires.
En 1601, le traité de Lyon, mit fin à la guerre franco-savoyarde (1600-1601) entre Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie et le roi de France, Henri IV.
Le Bugey, en face de Quirieu, fut donc rattaché au royaume de France au même titre que la Bresse, le Valromey et le Pays de Gex.

Il faut s’imaginer ici la vie des habitants de cette cité surplombant le Rhône : des maisons en pierre, construites sur des caves, avec des toitures recouvertes de lauzes, une rue étroite, la grande charrière, empruntée par les charretiers, menant sur les bords du Rhône en contrebas, des foires et des marchés.

Vue sur le Rhône, depuis la cité médiévale de Quirieu

Aujourd’hui, il ne reste plus rien du château.
Des maisons ne subsistent que quelques murets en pierre.
La maison forte, elle, est toujours en partie debout.
Parmi les ruines des édifices de Quirieu, vous apercevrez la chapelle Sainte-Catherine, construite après la destruction de celle de Notre-Dame de Quirieu, située au port. Cette chapelle fut abandonnée à la fin du XIXe siècle.
Sa cloche, datée de 1625, se trouve aujourd’hui dans le clocher de l’église de Bouvesse-Quirieu.

Chapelle Saint-Catherine de Quirieu

La balade se poursuit en contrebas de la cité.
Ne vous privez pas de faire un aller-retour jusqu’au port, pour admirer le fleuve et la vue sur l’Ain juste en face.
Autrefois, c’est au Port-de-Quirieu qu’arrivaient par bateau, voyageurs et marchandises, s’acquittant des taxes et des péages aux officiers du Dauphin, ce qui faisait la richesse de la ville de Quirieu.
À l’époque, on traversait le Rhône sur le bac à traille, un grand bateau plat.
C’est aussi en bas qu’étaient gardés les animaux, ce qui a permis le développement du quartier des Granges.

L’église paroissiale Notre-Dame de Quirieu et l’eglise de Notre-Dame de Pitié, furent détruites lors des Guerres de Religion, en 1562. La chapelle Sainte-Catherine, dans la cité médiévale de Quirieu, devint alors église paroissiale. 

L’auberge du Moyen-Âge a, quant à elle, fonctionné jusqu’en… 1972 !
Poursuivez votre balade par le chemin du port puis par celui des gardes, pour rejoindre votre point de départ, montée de Quirieu.

L’association Imagine Quirieu redonne vie à l’ancienne cité médiévale

En parcourant les allées de la “cité endormie”, vous aurez bien sûr remarqué les 14 toiles accrochées dans les arbres.
Il s’agit de reproductions de chefs-d’œuvre d’Auguste Ravier (Lyon 1814 – Morestel 1895), exposition en plein air proposée par les bénévoles de l’association Imagine Quirieu et par l’équipe de la Maison Ravier, musée de Morestel, consacré au peintre, précurseur de l’impressionnisme, à son œuvre et à certains de ses contemporains.

Reproduction des oeuvres d'Auguste Ravier, à Quirieu

On pourra admirer ici des paysages des Balcons du Dauphiné à différentes saisons et moments de la journée, avec cette lumière si particulière qui séduisit le peintre et ses amis artistes.” Si les lieux sont reconnaissables – il revient souvent aux mêmes endroits – il les interprète, les nuance comme autant de variations, toujours changeantes, au gré des sentiments qu’ils lui inspirent.
C’est un peintre de ciels où le soleil couchant l’emporte sur le levant. Avant tout épris de lumière, il cherche inlassablement à transcrire ses effets sur le paysage, et possède l’art de renouveler son sujet”.
Cette exposition fait partie de la longue liste des animations artistiques et culturelles organisées par l’association Imagine Quirieu pour faire vivre le site : soirées contées, spectacles au théâtre de verdure ou encore randonnée insolite, la cité n’est finalement jamais vraiment endormie !

Panneaux d'explication sur Auguste Ravier, réalisés par la Maison Ravier et Imagine Quirieu

Quirieu est également un Espace Naturel Sensible du Département de l’Isère, avec son jardin à orchidées (qu’il est bien sûr interdit de cueillir !), son hôpital à insectes et petits animaux.

Jeu de questions-réponses à Imagine Quirieu et la Maison Ravier

Nathalie Lamberton-Lebrun, directrice de la Maison Ravier et Patrick Perraudin, président de l’association Imagine Quirieu partagent avec nous le processus de création de cette exposition en plein air dans la cité médiévale de Quirieu.

Pourquoi une exposition à Quirieu ?

“Pour réveiller cette terre d’Histoire et valoriser en douceur la cité endormie de Quirieu, j’ai fait le choix depuis 2010 de conduire des initiatives culturelles favorisant la création artistique.
Dans cet écrin de verdure où les ruines évoquent avec force la vie d’une époque ancienne, Imagine Quirieu met en scène les oeuvres d’une ou d’un artiste par le biais d’une exposition à ciel ouvert qui reste en place le temps d’une révolution autour du soleil.
Pour 2024/2025 il m’a paru important de rapprocher 2 cités emblématiques du territoire des Balcons du Dauphiné et pour ce faire, j’ai cherché l’artiste qui pourrait faire ce lien.
Mon choix s’est porté tout naturellement sur le peintre de la lumière Auguste Ravier … C’est avec cette idée du « musée à ciel ouvert » que j’ai souhaité rencontrer Nathalie à la Maison Ravier !”

Maison Ravier à Morestel © Pierre Jayet Office de Tourisme des Balcons du Dauphiné

Nathalie, pouvez-vous nous en dire plus sur cette collaboration ?

“Lorsque Patrick m’a contactée à la Maison Ravier, la proposition paraissait intéressante à plusieurs titres.
C’est une façon originale de présenter une partie de la collection  « hors les murs » pour mieux faire connaître l’œuvre de Ravier sur notre territoire, à la fois auprès d’un public local mais également de passage.
Par ailleurs, Ravier est un peintre qui compte parmi les pionniers de la peinture en extérieur, avant l’impressionnisme, et présenter une partie de l’œuvre dans un site naturel avait tout son sens.
Le tempérament poète de l’artiste, sa vision de la nature se prêtent tout à fait au site de Quirieu”.

Avez-vous d’autres projets de collaboration pour 2025-2026 ?

“L’exposition de 14 toiles de Ravier sous la lumière et le décor changeant de chacune des saisons dans la cité de Quirieu séduit un large public et plusieurs projets pour fin 2025 et 2026 se peaufinent tout doucement. 
La complémentarité entre la Maison Ravier et l’association Imagine Quirieu, bénéfique pour l’animation de notre territoire, va se poursuivre”. 

Patrick Perraudin, Président d’Imagine Quirieu et Nathalie Lamberton-Lebrun, de la Maison Ravier

Nous remercions l’Association Imagine Quirieu et l’équipe de la Maison Ravier, partenaires de l’Office de Tourisme, pour leur collaboration, pour cet article mais aussi pour les projets de valorisation touristique menés toute l’année.

Pour en savoir plus sur leurs actions :
Imagine Quirieu : www.quirieu.com
L’association anime et entretient le site médiéval. Elle est également très impliquée dans la recherche et la valorisation historique.

Maison Ravier : www.maisonravier.fr
L’équipe de la Maison Ravier, musée de Morestel, propose des expositions, des conférences, des ateliers pour enfants et de nombreuses autres animations.

Rejoindre Quirieu

Montée du lavoir Quirieu
38390 Bouvesse-Quirieu
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Emmanuelle

À propos de Emmanuelle

Amoureuse de la nature et des vieilles pierres, mon appareil photo autour du cou et mon smartphone dans la poche, je vous emmène avec moi dans mes vadrouilles aux Balcons !

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