Pas besoin de dégainer vos truelles, brosses, gants et autres truchons tasuki (déf. : grattoir japonais), seuls vos jambes, vos yeux et votre curiosité seront nécessaires pour visiter les deux sites archéologiques des Balcons du Dauphiné ! À moins que l’envie d’aider l’Association Histoire et Archéologie (AHA) de Saint-Romain-de-Jalionas ne vous démange de trop… Car oui, les fouilles se poursuivent de jour en jour.
Des visites et animations ludiques sont organisées régulièrement par le Musée archéologique de Hières-sur-Amby et l’AHA de Saint-Romain-de-Jalionas, satisfaction garantie ! Mais avant, petit scroll de souris pour une présentation plus détaillée :
Le site archéologique de Larina, à Hières-sur-Amby
Description
Occupé depuis la Préhistoire (oppidum gaulois, dépôt cultuel de la Chuire), le site archéologique de Larina, au sommet des falaises dominant la plaine, présente les vestiges restaurés d’un vaste domaine rural de la fin de l’Antiquité et de la période mérovingienne. Bâtiments d’exploitations, habitats, chapelle et nécropoles font l’objet d’un parcours d’interprétation, résultat de quinze années de fouilles.
Pratique
Le site archéologique du Vernai, à Saint-Romain-de-Jalionas
Description
Situé dans la vallée du Rhône, à une trentaine de kilomètres à l’Est de Lyon, sur la commune de Saint-Romain-de-Jalionas, le site du Vernai, à l’écart du village, conserve les vestiges d’une vaste villa gallo -romaine où sont restaurés une partie des thermes, un moulin hydraulique, un grenier à blé et l’habitat du régisseur du domaine.
S’étendant en bordure d’un marais très anciennement exploité, une première villa érigée aux alentours de 40 av J.C, affiche déjà un modèle importé de Rome. Cet établissement se transformera dès le début de l’ère chrétienne en un véritable palais s’étendant sur 13 hectares.
Après une phase de prospérité couvrant toute l’époque romaine, la villa disparaîtra au Vème siècle pour faire place à une autre exploitation associée à une chapelle à l’origine de l’église actuelle.
La dernière occupation date du XIIIème siècle avec l’édification d’un château delphinal qui sera détruit à la fin de la guerre de 100 ans.
En 2018, le projet de la création d’un jardin gallo romain expérimental donne l’occasion de mettre en œuvre des pratiques horticoles antiques connues et supposées sur le site archéologique du Vernai. Le jardin antique est un élément à la fois du passé et de l’avenir ; en ce sens il est un moyen d’apprendre à tisser du lien entre notre vie moderne et une civilisation disparue. Il permet de faire connaître des pratiques ancestrales parfois encore employées ou redécouvertes dont nous sommes les héritiers. Ce jardin sera l’occasion d’expérimenter les conseils des agronomes latins et de les mettre en pratique. Il permettra de mieux appréhender et comprendre l’usage que les hommes avaient des plantes, leur caractère symbolique, magique, leurs vertus médicinales et alimentaires.
Le jardin est conçu selon trois axes majeurs :
- La connaissance des usages et pratiques horticoles antiques
– La protection environnementale par le souci d’encourager la biodiversité et la sauvegarde d’anciennes espèces végétales
– La création d’un lieu d’échange et de partage pour tous les âges.
Le jardin demeure une création moderne, mais sa conception s’appuie sur des textes iconographiques antiques ainsi que sur les études en archéo-botanique.
L’archéologie expérimentale occupe une place prédominante dans la vie de ce jardin. Elle conduira à faire évoluer cet espace par une analyse régulière du choix des pratiques et des plantations.